Post-cure
Dimanche 12 Mai -
Un coucher de soleil plus tard, et une profonde méditation réitérée depuis quelques jours face aux Glénan, me sont salutaires :
Non Jef t´es pas tout seul
Mais arrête de sangloter
Arrête de te répandre
Arrête de répéter
Qu’t’es bon à t’foutre à l’eau
Qu’t´es bon à te pendre
(Extrait « Jeff » - Jacques Brel)
Je m’étais égaré comme un chiot quémandant une caresse à sa maîtresse.
Un fou pensant être inspiré par une muse trop belle en apparence (l’amour rend stupide et aveugle, ne dit-on pas ?). Elle avait d’autres plumes à fouetter et ne m’y reprendra plus :
A l'ombre du cœur de ma mie
Un oiseau s'était endormi
Un jour qu'elle faisait semblant
D'être la Belle au bois dormant
Et moi, me mettant à genoux
Bonnes fées, sauvegardez-nous
Sur ce cœur j'ai voulu poser
Une manière de baiser
Se mit à crier "Au voleur !"
"Au voleur et à l'assassin !"
Comme si j'en voulais à son sein
Bon, d’accord, ce sont les cordonniers qui sont le plus mal chaussés
Sacrée thérapie et quel travail pour se reconstruire à l’issue d’une pareille aventure.
Tu ne m’y reprendras plus.
Je t’ai appelée. Tu avais la liberté, et surtout la sagesse des muses, de refuser ; de me laisser seul sur ma page blanche. La plume hésitante et confuse m’aurait tôt fait d’abandonner cette folie.
Je t’ai sublimée, trop encensée de fleurs au parfum du désir en n’écoutant que ces petites voix intérieures qui nous manipulent si bien lorsque l’on ne sait pas leur imposer silence.
La rose est odorante ; l’épine est très piquante. Mais qui ne se pique jamais…Qui a bien pu écrire ces vers ? Oups ! Je comprends : ce texte était inscrit sous un dessin d’une rose dans un cadre, un très vieux cadre, dans la chambre à la tapisserie délavée par l’humidité où nous dormions mes jeunes compagnons d’infortune et moi, chez une nourrice. Alors, me demander qui a paraphrasé ce texte oublié…Que notre surmoi est bien fait, vous ne trouvez pas ?
Jacques a dit « cours ! »
Jacques a dit « aime ! »
J'ai beau t'aimer, tu pars quand même
Jacques a dit « marche ! »
Jacques a dit « rêve ! »
Me fait tant marcher que j'en crève
Jaques a dit "chante"
Si tu me veux
Moi je déchante peu à peu
Jacques a dit, certes
"Je te pardonne"
Jacques est un rêve, pas un homme.
Mon cœur, mon cœur ne t’emballe pas, ne t’emballe plus…
Quoique… ?
Une autre muse, peut-être ?
Ne jamais dire « fontaine, je ne… »
Bon, alors peut-être. Mais juste une fois. Promis, "cochon qui s’en dédit ».
Incorrigible, moi ?
Vous avez raison, je le crains ! Mais, chut, ne le répétez à personne : c’est ainsi que je reste jeune…dans ma tête)
*Fritz Pearls affirmait que la Gestalt Thérapie est quelque chose de trop précieux pour être réservée seulement aux malades et aux névrosés. (http://www.gestalt-terapia.eu/fr/gestalt/)
Le Galérien en voie de guérison